Les étages de végétation
Les conditions climatiques auxquelles les plantes doivent s’adapter dépendent de l’altitude : le froid, l’humidité, les précipitations (pluie et neige), le vent, la luminosité… permettent de définir des zones altitudinales (étages) où les contraintes, et donc la végétation, seront relativement homogènes.
A l’intérieur d’un même étage, la végétation dépend de la nature du terrain (calcaire ou siliceux) et du milieu physique (rochers, éboulis, pelouses, landes, forêt, zones humides et ruisseaux). De même un étage dans une vallée n’aura pas les mêmes plages d’altitude selon l’exposition des versants.
Dans les Pyrénées on distingue cinq étages différents, dont quatre sont présents sur la zone étudiée :
L’étage collinéen, dont la limite supérieure est à environ 800 m en ombrée et 1100 m en soulane. C’est la zone des habitations et des cultures et on y retrouve les essences de plaine. C’est un milieu très riche qui a été fortement modifié par l’action de l’homme.
Nous y trouvons en vallée de Bethmale du chêne, du frêne, des châtaigniers, des noisetiers, des noyers, des cerisiers, des pommiers…
Autrefois, cette partie était très cultivée avec des champs de seigle et de pommes de terre, des prairies, des vergers… Aujourd’hui c’est un milieu laissé à l’abandon. Seul les zones près des villages sont encore bien utilisées et nettoyées. Les autres prairies ne sont utilisées que pour la pâture et les fougères et broussailles colonisent peu à peu tous les terrains.
L’étage montagnard, dont la limite supérieure est à environ 1700 m en ombrée et 1900 m en soulane. C’est l’étage du hêtre, souvent mélangé avec les sapins en ombrée, parfois remplacé par les pâturages dans les zones défrichées. L’humidité y est maximale, non pas qu’il y pleuve plus que dans les étages supérieurs, mais parce que les nuages et brouillards y stagnent fréquemment. La neige y est fréquente dans la partie haute.
L’étage subalpin, dont la limite supérieure est à environ 2200 m en ombrée et 2500 m en soulane. On y trouve principalement des landes (rhododendrons, raisin d’ours, genévrier…) et quelques arbres isolés (pin à crochet). Le manteau neigeux présent une bonne partie de l’année assure pour certaines espèces (rhododendrons) une bonne protection contre le froid.
L’étage alpin, dont la limite supérieure est à environ 2800 m en ombrée et 3000 m en soulane. Les conditions y deviennent très rudes pour les êtres vivants. La végétation est rase et clairsemée : domaine des estives et des rochers.
L’étage nival, qui est encore au-dessus mais qui n’est pas présent sur la vallée de Bethmale. C’est le domaine du minéral et des neiges éternelles ; la vie végétale y est bien moindre.
Les adaptations des végétaux
De nombreuses espèces végétales sont présentes dans la vallée. Je n’ai cité dans les étages de végétation que les essences les plus représentatives et les plus visibles.
Pour ce qui est des fleurs elles ont développé des capacités d’adaptation très particulières pour pouvoir vivre dans un milieu où il y a de fortes contraintes :
- température basse
- écart thermique
- forte évaporation, accentuée par les vents violents
- fort rayonnement solaire
- période d’enneigement longue
- sol élémentaire, peu profond, ne présentant pas d’horizons distincts
- sol érodé sous l’action conjuguée de la pente et de l’alternance gel/dégel
Les adaptations sont très variées, chaque plante a sa ou ses propres adaptations :
- le nanisme, qui leur permet de s’abriter des intempéries de l’hiver et des vents
Ex : saule nain
- Un appareil racinaire développé, soit en racines horizontales superficielles pour la fixation au sol, soit en racine pivotante pour puiser de l’eau plus profondément
Ex : dryade à huit pétales
- Une pilosité abondante, pour lutter contre le gel, le vent et le dessèchement
Ex : edelweiss
- Plante succulente, un feuillage persistant, renforcement cuticulaire des feuilles et forte concentration en sels minéraux pour éviter la congélation.
Ex : sédum sp.
- Coloris vifs, pour se protéger des U.V. pour faciliter la reproduction par les insectes
Ex : gentiane printanière
- Formes en coussinets pour résister au vent, au gel et pour créer son propre humus
Ex : silène acaule